La taille qu’elle soit de
«formation » ou de «production » est une
opération délicate, quasiment artistique, qui demande le
plus grand soin.
En réduisant le volume des branches du prunier, la taille, outre
qu’elle permet au soleil de mieux pénétrer
l’arbre et d’assurer la maturité des fruits, diminue
le nombre de fruits et favorise une production plus homogène de
fruits de gros calibre.
2 conduites de taille sont réalisées dans les vergers
LE GOBELET
Le gobelet semi-structuré (différences techniques) :
Les charpentières ne sont plus épointées.
Plus de rameaux à fruits.
Entrée en production plus rapide.
Le gobelet structuré :
Il se compose de 3 types de bois :
La charpentière ou mère:
Choisir les charpentières droites et privilégier celles
qui sont opposées aux vents violents (meilleur tenue et
résistance).
Tailler les charpentières à la distance de 3
sécateurs vis à vis du départ des
charpentières et couper au-dessus de l’oeil
orienté vers l’extérieur.
La sous mère, elle porte les latérales qui sont installés à partir d’1.50 m du sol :
Installer des sous-mères en respectant la longueur de 2
sécateurs entre l’amorce de la charpentière et la
sous-mère et en position différée (hélice)
pour éviter les zones d’ombre. Et obtenir une meilleure
occupation de l’espace.
Supprimer tout ce qui est du même groupe de vigueur, lorsque vous avez défini vos sous-mères restantes.
Les sous-mères se situes environ à 1.5 m du sol.
Les sous-mères s’installent avec 1 an de moins que la charpentière.
Le rameau mixte ou latéral : bois et fruit, le rameau plat favorise la production de fruit :
Installer les latérales à une distance d’environ 1
sécateur vis à vis des sous-mères, laisser les
fourches.
L'AXE
- L’axe est constitué d’un tronc vertical (pousse
naturelle du prunier : monopoïdale) et de branches
fruitières provenant de cette base. Une forme de
taille de plus en plus utilisé car elle répond
à des besoins de production optimale. Deux structures la
caractérisent :
L’axe simple :
Distances moyennes entre arbres de 2.5 à 3.5 mètres
et 5.5 à 6.5 mètres entre rang, avec une densité
d’arbres par hectare de 450 à 700 ; cette conduite demande
une mécanisation adaptée pour la récolte et
l’entretien du prunier.
L’axe structuré :
Ce mode de conduite permet de conserver des distances adaptées
aux récolteuses parapluies. La distance moyenne est de 4
à 5 m entre arbre de 6 à 7 m entre rangs soit 285
à 420 arbres hectares.
Le choix du porte-greffe se fera en fonction du type de sol : il est
important que le scion pousse fortement les premières
années.
Préparation des scions .
Afin de préparer correctement les scions, les anticipés
présents sur le scion devront être éliminés.
Le scion planté doit être couronné à 1.50 -
1.70 m.
Conduite du scion en 1ère année.
Au cours de la première année, il conviendra
d’éliminer toutes pousses ayant une insertion trop basse
sur le tronc (< 1.5 m) par un ébourgeonnage le plutôt
possible en saison. Les éventuels rameaux oubliés seront
systématiquement supprimés en hiver.
Taille en fin de 1ère année.
Au cours de l’hiver, il faudra procéder à quatre interventions :
Epointement de la pousse de l’axe aux deux tiers (70 à 90 cm maximum),
Elimination des concurrences à l’axe sur les quinze premiers centimètres,
Conservation des branches ayant un angle d’insertion supérieur à 40° C,
Mise en place d’arc-boutant.
Taille en 2ème et 3ème année.
La poursuite de la formation s’effectue de la même
façon que l’hiver précédent. Le but est de
conserver un axe vigoureux par rapport aux autres pousses.
L’épointement de l’axe confère aux
premières branches une grande vigueur : il faut veiller à
ce qu’elles ne concurrencent pas l’axe ou provoquent
un étranglement de celui-ci. La mise en place
d’arcs-boutants peut s’avérer nécessaire pour
maintenir l’angle des branches fruitières ouvert et ainsi
limiter la suppression de celles-ci. Ainsi, durant l’hiver il
faudra :
- L’épointement de la pousse de l’axe à 70-90 cm,
- L’élimination des concurrences à l’axe,
- La conservation des branches ayant un angle
d’insertion supérieur à 40° C afin
d’établir une table de production,
- Le défourchage de l’extrémité des pousses,
- La mise en place d’arcs-boutants.
Taille en 4ème et 5ème année.
L’arbre peut supporter quelques kilos de fruits. L’arcure
de l’axe est le risque majeur, car sa hauteur maximale
n’est pas encore atteinte. L’épointement de
l’axe est nécessaire, si l’arcure est trop
importante, il faut répartir sur une réitération
en considérant l’axe en tant que branche fruitière.
Après la première mise à fruit, on commencera
à éliminer les premières branches
fruitières en surnombre. Ceci permettra de privilégier
leur implantation dans l’espace et d’éliminer
d’éventuels étranglements. La répartition
autour de l’axe et dans l’espace est l’objectif de
cette année de taille.
Taille en 6ème, 7ème et 8ème année.
L’axe atteint sa hauteur normale. La taille a permis
d’établir les structures porteuses de fruits. On
répartira alors les coursonnes sur la branche fruitière.
L’arcure des branches fruitières est
privilégiée, le rappel d’arcure permettra de ne pas
éloigner la production exagérément de la base.
L’éclairement de celles-ci doit être toujours dans
l’esprit du tailleur.
L’arbre peut à présent supporter 25 à 50 kg
de fruits. La verticalité de l’axe sera conservée
au cours de la taille. Son épointement sera poursuivi pour
favoriser la pousse à bois et ainsi éviter une arcure
trop prononcée.
PORTE GREFFE ET VARIETE
VARIETES :
Le choix de la variété :
Il doit correspondre aux objectifs de production et de
commercialisation, il doit également répondre à
une cohérence régionale basée sur une liste de
variétés adaptées. Définir les
principaux critères requis pour le choix de la
variété et du porte-greffe : Ces critères ont une
valeur relative en fonction des espèces concernées.
Les plus utilisés :
Myrobolan et GF8 sont les plus courant en prune d’ente.
Jaspi /Ishtara(porte-greffe nanisant) s’adapte au sol calcaire et
asphyxiant. Il faut pratiquer une taille plus sévère.
En plus de la variété couramment distribuée par les pépiniéristes, 2 clones existent :
Le P707 qui arrive à maturité fin août début
septembre, il produit de gros fruits sucrés, l’arbre est
vigoureux et productif.
Le P303 a une maturité plus tardive que le 707 (septembre), le
fruit est plus sucré. La récolte est plus groupée
et moins productif.
LES PORTE-GREFFES.
Pour le choix des porte-greffes :
Très important, il apporte ses racines au futur arbre et lui
permet de s’adapter aux conditions de sol du verger, il influx
sur la vigueur de l’arbre et donc la taille à appliquer
par la suite. La multiplication des arbres fruitiers est
réalisée par reproduction végétative :
greffage ou bouturage. Le greffage d’une variété
sur un porte-greffe donne une mise à fruit plus précoce
et de qualité.
Incidence sur la vigueur :
C’est la « force » du porte-greffe. Plus le
porte-greffe est vigoureux plus il confère à la
variété greffée de puissance de
végétation : hauteur des arbres, grosseur du tronc,
abondance des ramifications. C’est l’indice par rapport au
volume de l’arbre ou par la mesure de la circonférence du
tronc à 2 cm du point de greffe.
Il faut cependant remarquer que la vigueur spécifique du
porte-greffe est plus ou moins modifiée par le greffage et
inversement. L’association porte
greffe-variété possède une vigueur propre
qui n’est pas tout à fait celle du porte-greffe ni celle
de la variété. Il est donc préférable de
greffer une variété faible et peu poussant sur un
porte-greffe de bonne vigueur et inversement, il faut le meilleur
compromis entre la vigueur et la distance de plantation.
Pour le prunier, une grande vigueur des porte-greffes était
recherchée car les arbres étaient conduits en haute-tige.
De nos jours, les porte-greffes myrobolans et marianas peuvent devenir
une gêne pour des plantations plus intensives. La
sélection s’oriente en particulier vers des porte-greffes
moins vigoureux
Le port de l’arbre :
Plus ou moins étalé ou érigé, peuvent poser
un problème de maîtrise de végétal
L’extinction :
La pratique de cette taille consiste à supprimer les boutons
sous les fruitières, permet d’améliorer
l’aération et la qualité des fruits (calibre et
maturité).
Conclusion :
Les méthodes actuelles de culture et de taille permettent
d’obtenir en axe une production dès la 4ème
ou 5 ème année alors que pour la conduite en gobelet
effective « mise à fruits » intervient entre la
6ème et la 7ème année.